Le syndrôme de Cushing du cheval, ou dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse (DPIP), est une maladie endocrinienne rare mais fréquente chez les chevaux âgés. Il s’agit d’un trouble hypophysaire lié à une augmentation de la sécrétion de l’hormone ACTH, souvent provoquée par un adénome de petite taille. Cette production excessive stimule les glandes surrénales, entraînant un excès de cortisol, une hormone aux effets multiples sur le corps.

Les symptômes incluent une perte de masse musculaire, un ralentissement de la croissance, une peau fine avec des vergetures ou ecchymoses, et des signes comme la dépression, l’obésité ou la fourbure. Le diagnostic repose sur des examens hormonaux, notamment un test de freinage et la mesure du taux de cortisol dans le sang. Des outils comme l’imagerie permettent parfois de localiser la tumeur ou l’origine ectopique.

Le traitement consiste en des médicaments comme le pergolide, parfois une intervention chirurgicale pour l’ablation de l’adénome, ou une radiothérapie dans certains cas. Une prise en charge efficace réduit les risques et améliore considérablement la qualité de vie du cheval atteint.

Symptômes de la maladie de Cushing du cheval

Les signes cliniques du syndrome de Cushing chez le cheval sont variés et peuvent inclure

cushing cheval

Traitement du syndrome de Cushing chez le cheval

Le traitement du syndrome de Cushing équin vise à réguler la production excessive de cortisol, améliorer les symptômes et prévenir les complications à long terme. Bien qu’il ne soit pas curatif, un traitement bien conduit permet de stabiliser la maladie et d’assurer une bonne qualité de vie au cheval.

Médicaments : pierre angulaire de la thérapie

Les médicaments représentent la principale option thérapeutique du syndrome. Le plus couramment utilisé est le pergolide, un agoniste dopaminergique. Il agit en compensant la baisse de dopamine dans l’hypothalamus, réduisant la sécrétion d’ACTH par l’hypophyse, et donc le taux de cortisol.

Intervention chirurgicale : solution rare mais envisageable

L’ablation chirurgicale de l’adénome hypophysaire (chirurgie hypophysaire) est possible mais très peu pratiquée chez le cheval en raison de la localisation profonde de la glande et du risque anesthésique. Cette option reste expérimentale et est surtout réservée à la médecine humaine ou à des espèces plus petites.

Prise en charge globale

La réussite du traitement repose sur une prise en charge globale du cheval, incluant :

Risque de récidive

Le syndrome étant chronique, le risque de récidive est élevé si le traitement est interrompu, mal ajusté ou si le cheval devient résistant. D’où l’importance du suivi vétérinaire rigoureux pour garantir l’efficacité à long terme.

Diagnostic du syndrome de Cushing chez le cheval

Le diagnostic du syndrome de Cushing équin repose sur une combinaison de signes cliniques, d’examens hormonaux et parfois d’imagerie. La détection précoce est essentielle pour mettre en place un traitement efficace et prévenir les complications telles que la fourbure ou les infections chroniques.

Examen clinique : la première étape

Le diagnostic du syndrome commence toujours par un examen clinique approfondi, basé sur les symptômes caractéristiques du cheval : hirsutisme, fonte musculaire, apathie, fourbure récidivante, etc. Ces signes sont souvent évocateurs, mais doivent être confirmés par des analyses hormonales, car d’autres maladies peuvent présenter des symptômes similaires.

Tests hormonaux : clés du diagnostic

Les tests de laboratoire permettent de confirmer la présence d’un dysfonctionnement hormonal.

Dosage de l’ACTH endogène

Test de freinage à la dexaméthasone

Cortisol plasmatique et urinaire

Imagerie : un soutien ponctuel

L’imagerie n’est pas systématique dans le diagnostic du syndrome de Cushing équin, car les adénomes hypophysaires sont souvent trop petits pour être détectés par IRM ou scanner classique. Toutefois, elle peut être utile dans des cas atypiques ou pour écarter d’autres causes (ex. tumeur cérébrale).

En résumé, le diagnostic du syndrome de Cushing équin s’appuie sur un faisceau d’indices cliniques et biologiques, avec un rôle central du dosage de l’ACTH et, si besoin, du test de freinage. Une interprétation rigoureuse des résultats, en tenant compte de la saison et de l’état général du cheval, est indispensable pour éviter les erreurs.

Origine du syndrome de Cushing chez le cheval

Le syndrome de Cushing équin, aussi appelé dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse (DPIP), trouve son origine dans une anomalie de régulation de l’axe hypophyso-surrénalien. Cette pathologie, bien que fréquente chez les chevaux âgés, reste complexe dans ses mécanismes et ses déclencheurs. Plusieurs origines ont été identifiées ou suggérées.

Origine hypophysaire et nature des lésions

La cause la plus fréquente du syndrome de Cushing équin est l’origine hypophysaire, résultant de la dégénérescence des neurones dopaminergiques dans l’hypothalamus. Cette dégénérescence empêche la régulation normale de la pars intermedia de l’hypophyse, provoquant :

Ces lésions provoquent une sécrétion excessive de l’hormone corticotrope (ACTH), stimulant ainsi les glandes surrénales à produire un excès de cortisol.

Syndrome ACTH-dépendant

Le syndrome de Cushing équin est généralement ACTH-dépendant, c’est-à-dire que l’hypersécrétion de cortisol est secondaire à une surproduction d’ACTH par l’hypophyse. Contrairement à certaines formes humaines (notamment les formes surrénaliennes), les cas ACTH-indépendants sont très rares chez le cheval.

Hypothèses génétiques

L’origine génétique du syndrome de Cushing équin reste peu documentée, mais certains vétérinaires soupçonnent qu’une prédisposition héréditaire pourrait exister, notamment dans certaines lignées de chevaux âgés développant fréquemment la maladie. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces hypothèses.

Espérance de vie des chevaux atteints du syndrome de Cushing

L’espérance de vie d’un cheval atteint du syndrome de Cushing peut rester bonne, à condition que la maladie soit bien diagnostiquée, traitée et suivie. Bien que le syndrome de Cushing soit une maladie rare chez les chevaux jeunes, il est relativement fréquent chez les individus âgés. Grâce aux avancées vétérinaires, de nombreux chevaux vivent encore plusieurs années avec une bonne qualité de vie.

Impact du traitement et de la prise en charge

Un traitement adapté joue un rôle central dans la prolongation de l’espérance de vie. L’administration quotidienne de pergolide (agoniste dopaminergique) permet de réduire les niveaux d’ACTH, maîtriser les symptômes et prévenir les complications graves comme la fourbure ou les infections chroniques.

La prise en charge globale est également déterminante : alimentation adaptée, soins réguliers, gestion du poids, hygiène stricte, suivi vétérinaire rapproché.

Suivi médical régulier

Un suivi médical rigoureux est essentiel pour ajuster le traitement et surveiller l’évolution de la maladie. Cela inclut :

Une absence de suivi peut conduire à une rechute ou à une aggravation de la maladie, réduisant fortement la qualité et l’espérance de vie du cheval.

Risque de récidive

Le syndrome de Cushing est une maladie chronique, ce qui signifie que le traitement ne guérit pas, mais stabilise les symptômes. Le risque de récidive est élevé si le traitement est interrompu, mal administré ou si le cheval développe une résistance progressive.

Avec une prise en charge adaptée, de nombreux chevaux vivent entre 5 et 10 ans après le diagnostic, voire plus selon les cas individuels.

Risques et complications associés au syndrome de Cushing chez le cheval

Le syndrome de Cushing équin n’est pas seulement une maladie hormonale chronique : il peut entraîner des complications multiples si la prise en charge n’est pas rigoureuse. Que ce soit à cause de l’hypercortisolisme lui-même ou des effets secondaires du traitement, le cheval atteint est exposé à divers risques qui nécessitent une surveillance vétérinaire attentive.

Risque de récidive et rechutes cliniques

Le risque de récidive est l’un des principaux défis dans la gestion du syndrome de Cushing. Même avec un traitement efficace, les taux d’ACTH peuvent remonter, notamment à l’automne (période de pic saisonnier). Une interruption du traitement, un dosage mal ajusté ou une mauvaise observance peuvent favoriser une rechute, avec réapparition des symptômes : fourbure, perte de masse musculaire, infections cutanées.

Hypertension artérielle et complications cardiovasculaires

Bien que l’hypertension artérielle soit moins documentée chez le cheval que chez l’humain, le rôle vasopresseur du cortisol suggère une pression artérielle plus élevée chez les chevaux atteints. Cela peut favoriser une fatigue chronique, des troubles circulatoires et, à long terme, des dommages sur les organes internes.

Diabète et déséquilibres métaboliques

L’excès de cortisol favorise la résistance à l’insuline, ce qui peut mener à un diabète de type 2 chez certains chevaux, en particulier ceux déjà prédisposés par l’embonpoint. Cette situation augmente le risque de fourbure et complique la gestion nutritionnelle. Le diagnostic et le contrôle de l’insulinémie sont donc indispensables dans la prise en charge globale.

Obésité et troubles du métabolisme

Le syndrome de Cushing favorise l’obésité abdominale, une accumulation de graisse au niveau de la crête du cou, de la queue et du ventre. Cette surcharge pondérale contribue à la faiblesse musculaire et à une mobilité réduite, aggravant le risque de fourbure et de troubles articulaires.

Insuffisance surrénalienne

Un traitement mal dosé ou une suppression excessive de l’axe ACTH-cortisol peut conduire à une insuffisance surrénalienne iatrogène, où le cheval ne produit plus suffisamment de cortisol. Cela peut provoquer une léthargie sévère, une hypoglycémie, voire un état de choc. D’où l’importance de ne jamais ajuster un traitement sans avis vétérinaire.

Maladie de Cushing iatrogène

Chez les chevaux traités de manière prolongée avec des corticoïdes (ex. pour des affections inflammatoires), une maladie de Cushing iatrogène peut apparaître, mimant le tableau clinique de la DPIP. Cette forme est liée à un apport externe de corticoïdes, perturbant l’équilibre hormonal et imposant une gestion spécifique.